La haine en ligne
On entend par haine en ligne le fait de nuire volontairement à une personne ou un groupe de personnes bien défini, sur les réseaux sociaux ou sur internet de manière générale.
Elle peut se traduire aussi bien sous la forme de publications (ou posts) que de commentaires, ou encore de messages privés. Attention, un comportement plus passif, se traduisant par le fait de simplement liker ou partager ce type de discours, est tout aussi répréhensible que les comportements actifs cités précédemment. En effet, ces actions améliorent la visibilité et la diffusion de messages haineux. Cette haine se fonde généralement sur une ou plusieurs caractéristiques spécifiques des personnes visées. Celles-ci peuvent porter par exemple sur leur origine, leur religion, leur identité de genre, leur orientation sexuelle, leur physique, ou simplement leurs opinions.
Dans le cadre de son plan d’action pour la lutte contre les discours de haine, les Nations Unies la définissent comme : « tout type de communication, qu’il s’agisse d’expression orale ou écrite ou de comportement, constituant une atteinte ou utilisant un langage péjoratif ou discriminatoire à l’égard d’une personne ou d’un groupe en raison de leur identité, en d’autres termes, de l’appartenance religieuse, de l’origine ethnique, de la nationalité, de la race, de la couleur de peau, de l’ascendance, du genre ou d’autres facteurs constitutifs de l’identité ». À la fois intolérants et méprisants, les discours de haine s’attaquent donc aux caractéristiques intrinsèques d’un individu ou d’un groupe. Et elles peuvent être véhiculés par toute forme d’expression.
Pour tenter d’apporter des solutions cohérentes à la haine en ligne, il est essentiel de comprendre et de surveiller les discours haineux. C’est dans cette perspective d’analyser pour mieux lutter que l’Observatoire de la haine en ligne a vu le jour en juillet 2020, dont l’instauration est prévue par l’article 16 de la loi du 24 juin 2020. Rattaché à l’Arcom, en charge de la régulation de la communication audiovisuelle et numérique, cet observatoire a pour mission de mesurer la haine en ligne en France, d’en comprendre les mécanismes de propagation et d’identifier les espaces où elle se diffuse aisément. Il est composé d’opérateurs, d’associations, d’administrations et de chercheurs concernés par la lutte et la prévention de la haine en ligne.
Portée par la députée Laetitia Avia, la loi du 24/06/2020 contre les contenus haineux sur Internet a permis la création d’un parquet numérique pour mieux poursuivre les auteurs incitant à la haine en ligne. Sous l’égide du parquet de Paris, ce pôle national peut se saisir de toute affaire relevant de la haine en ligne. De leur côté, les « haters » peuvent désormais être jugés en comparution immédiate.
Vous souhaitez signaler un contenu raciste, sexiste, antisémite, LGBTIphobe sur le web ? Si vous avez été confronté·e sur internet à un contenu à caractère raciste, sexiste, antisémite ou anti-LGBT+ et que vous souhaitez lutter à votre échelle contre la propagation des discours de haine sur les réseaux sociaux, signalez-le sur PHAROS, le portail officiel du ministère de l’intérieur.
Le Digital Markets Act (DMA), qui est censé mettre en place un nouveau cadre de régulation des activités numériques dans l'Union européenne, afin de lutter contre la toute-puissance des GAFAM.